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 Le rôle de l'ocytocine dans l'attachement

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Jane
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MessageSujet: Le rôle de l'ocytocine dans l'attachement   Le rôle de l'ocytocine dans l'attachement Icon_minitimeSam 17 Sep - 21:50

Neurobiologie de l’attachement dans le lien parental

Rôle de l’ocytocine
L’attachement est un processus de formation de liens entre animaux, notamment entre partenaires sexuels et entre mère et nouveau-né. Chez le jeune, ces liens constituent un repère rassurant, réconfortant et sécurisant face à l’environnement qu’il explore.

La célèbre expérience de Harry Harlow avait déjà démontré que des bébés singes préféraient une mère artificielle en chiffon bien doux qu’une mère artificielle en fil de fer même si c’était cette dernière qui leur fournissait du lait. Pour ces bébés, le contact réconfortant était bien plus important que la nourriture.

La jument fournit réconfort à son poulain par différentes modalités (allaitement, toilettage, contact olfactif, etc.) qui contribuent à leur attachement. Ce réconfort est pour le poulain un besoin fondamental, une base sécurisante ce qui explique l’importance du rôle de la jument et des conditions dans lesquelles elle vit pour lui permettre d’être calme et sans stress. Sécurisé, le poulain aura alors plus de chance d’être moins peureux et davantage curieux pour explorer son environnement.

De nombreuses recherches chez différents mammifères nous ont apporté des informations sur la biologie de cet attachement affectif. L’ocytocine est un polypeptide formé de 9 acides aminés. C’est une hormone libérée dans la circulation sanguine par le lobe postérieur de l’hypophyse. Ce lobe postérieur est le tissu de stockage de cette hormone qui par ailleurs est synthétisée par des neurones situés dans l’hypothalamus (noyau paraventriculaire).
Juste avant la mise bas, l’ocytocine est libérée dans la circulation sanguine par l’hypophyse pour stimuler la motricité utérine et favoriser la délivrance du nouveau-né. Après la mise bas, elle déclenche chez la jument allaitante la montée de lait et contrôle son éjection lors de la tétée. Mais l’ocytocine n’est pas qu’une hormone. Elle joue aussi un rôle de neuromodulateur dans le cerveau. Elle est en effet relâchée à partir de terminaisons nerveuses pour se lier à des récepteurs qui sont localisés dans plusieurs zones du cerveau (notamment le système limbique). Elle est ainsi impliquée dans les comportements sociaux et dans la modulation de la mémoire sociale.

La mémoire sociale
Il s’agit d’un processus cérébral qui permet à l’animal de reconnaître et de se souvenir des contacts sociaux. L’ocytocine semble faciliter ce processus et permettre ainsi aux animaux de se reconnaître entre eux. Plusieurs expériences chez la souris ont démontré clairement cette implication de l’ocytocine. L’imagerie cérébrale du cerveau de souris révèle que, lors de situations d’interaction sociale, une zone particulière du cerveau (appelée amygdale médiane) riche en récepteurs à l’ocytocine devient spécialement active. Par contre chez des souris mutantes qui n’ont pas le gène de l’ocytocine, la même zone cérébrale est inactive. Ces souris mutantes sont incapables de souvenirs sociaux (…).

L’attachement
Le rôle de l’ocytocine dans l’attachement a été illustré par de nombreuses constatations : par exemple, deux espèces de campagnols ont des comportements très différents. Les campagnols de prairies sont des espèces grégaires, affectueuses et monogames. Ces rongeurs forment des couples stables. Mâles et femelles élèvent leur progéniture. Au contraire, les campagnols des montagnes sont asociaux, solitaires et polygames. Ils ne cherchent pas le contact. Ils ne développent pas de préférence pour leur partenaire après l’accouplement. Leurs femelles sont seules à s’occuper des petits. On a pu constater que, chez les campagnols de montagnes, une injection d’ocytocine dans les ventricules cérébraux (cavités qui contiennent le liquide céphalo-rachidien) incite ceux-ci à se rapprocher de leurs congénères et à s’accoupler. Par contre quand un produit bloquant l’action naturelle de l’ocytocine est injecté dans les ventricules cérébraux d’une femelle campagnol des plaines juste avant l’accouplement, celui-ci a lieu mais la femelle ne s’attache pas à son partenaire sexuel. On a trouvé chez ces deux espèces de rongeurs que les cerveaux différaient très nettement au niveau des aires sensibles à l’action de l’ocytocine. Chez ces petits animaux, l’existence de structures sociales différentes est donc bien corrélée à des niveaux différents d’expression de l’ocytocine.
Si on injecte de l’ocytocine à une brebis, elle cherche à adopter d’autres petits pour leur servir de mère alors que sans cette hormone, elle rejette les petits qui ne sont pas les siens : si l’on interrompt la production d’ocytocine chez les petits d’un animal, les liens affectifs ne se forment pas. La préférence envers la mère et le besoin d’être auprès d’elle disparaissent (…).

L’émotivité
L’ocytocine joue un rôle important dans les changements d’émotivité au cours de la lactation. Administrée chez des femelles non allaitantes, elle a un effet calmant et diminue la réactivité à la douleur ce qui peut expliquer l’effet calmant et sédatif de l’allaitement ainsi que la période d’hypo réponse au stress de la femelle allaitante. Cette situation fournit une sorte de protection pour disposer des conditions idéales en faveur de la relation mère et petit et du développement harmonieux de celui-ci. Par contre, l’administration à des rates gestantes ou allaitantes d’un antagoniste de l’ocytocine augmente leur réponse à l’anxiété. L’ocytocine a donc bien un effet anxiolytique.

Que retenir
L’attachement parental est un processus de lien qui se manifeste par un ensemble de comportements interactifs entre la mère et le poulain. L’attachement mère-poulain est un besoin fondamental pour sécuriser le jeune. L’ocytocine joue un rôle dans les comportements apaisants et liants entre la mère et le jeune. Elle favorise l’établissement de la mémoire et de l’attachement social. Durant la période de lactation, la femelle allaitante connaît de nombreuses modifications métaboliques, neuronales, neuroendocriniennes et comportementales. Ces changements qui diminuent l’émotivité et favorisent l’attachement sont orientés vers un but commun : optimiser les interactions entre la mère et le petit et garantir ainsi son développement. L’étude de la biologie de l’attachement ouvre donc encore un large champ d’exploration chez la jument et le poulain.
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