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 La dominance plutôt que la violence

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Jane
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Jane


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MessageSujet: La dominance plutôt que la violence   La dominance plutôt  que la violence Icon_minitimeSam 17 Sep - 22:07

Nous le savons, le cheval est un animal grégaire dont le schéma des comportements entre individus du même groupe est complexe. Si vivre en groupe confère certains avantages, comme une vigilance plus efficace, cela rend plus difficile l’accès à une ressource limitée. Comment s’organiser pour ne pas gaspiller son énergie à combattre pour les ressources à chaque occasion ?...

Chez les espèces sociales, l’accès aux ressources limitées ne se fait pas au hasard. Soit il y a un seul individu qui est systématiquement prioritaire pour l’accès aux ressources, les autres membres du groupe ayant un ordre d’accès aléatoire, ils sont donc tous logés à la même enseigne. Soit il existe un ordre dans lequel chaque individu accède aux ressources. Cette échelle de dominance des individus les uns par rapport aux autres constitue une hiérarchie de dominance. Ainsi, schématiquement, il y a un individu qui domine tous les autres, puis un second, subordonné au premier mais qui domine les autres, un troisième, subordonné aux deux premiers mais qui domine les autres, etc. C’est ce type de hiérarchie qui règle la vie intime des groupes de chevaux. Qu’en est-il plus particulièrement chez les chevaux vivant à l’état sauvage ?

Cet ordre dans lequel les membres du groupe accèdent à une ressource comme l’eau, par exemple, n’est pas héréditaire. Même si des travaux ont montré qu’un étalon issu d‘une jument dominante avait plus de chance d’être dominant à l’age adulte (Feh, 1990), probablement par mimétisme à sa mère, c’est le tempérament qui est à l’origine de l’accès à la dominance. En effet, ce sont les interactions sociales qu’échangent les chevaux entre eux qui établissent la hiérarchie. Plus précisément, ce sont les interactions agressives qui entrent en jeu. Selon le tempérament de celui qui réalise l’agression et la réaction du cheval qui la reçoit, la nature de cette dernière peut varier en intensité. Il existe tout un panel entre la simple menace, oreilles couchées, et la franche ruade. Qu’il s’agisse de menaces ou d’attaques, ces actions ont toutes pour objectif d’éloigner le cheval qui reçoit l’agression de celui qui la réalise. Il ne s’agit donc pas de combat mais plutôt d’intimidation. Aucune des agressions observées dans un tel contexte n’a été reportée comme étant source de blessures sérieuses. Encore faut-il que l’individu destinataire de ces interactions s’écarte. Il peut en effet ne pas réagir ou riposter par une agression. Tout se joue donc ici : réussir à éloigner de soi un cheval plus souvent que ce dernier n’y arrive. Ainsi le cheval qui distribuera le plus d’interactions agressives avec succès et qui en recevra le moins, aura un accès prioritaire aux ressources. Il sera donc en haut de la hiérarchie de dominance, son rang sera élevé. Une fois le message compris par tous les membres, la hiérarchie bien établie, les agressions se font plus rares. Il n’est pas rare de voir la fréquence des interactions agressives à l’intérieur d’un groupe diminuer de 30 à 50 %. Une telle organisation de la dominance évite donc un gaspillage d’énergie en combattant pour accéder aux ressources, et assure un risque quasi nul de blessures sévères (Budiansky, 1997).

Premier bémol, la hiérarchie linéaire telle qu’elle vient d’être décrite – un individu qui domine tous les autres, puis un second, subordonné au premier mais qui domine les autres, etc. – correspond à celle qui existe dans des groupes stables, dont les individus se connaissent en général depuis longtemps. Il arrive régulièrement que cette linéarité soit altérée et que certains individus ont le même rang de dominance.

La où les choses se compliquent un peu c’est que cette hiérarchie n’est pas forcément la même selon le contexte. La ressource convoitée peut être l’eau ou le sel mais aussi la place pour se rouler, un arbre pour se gratter, un chemin plus aisé ou encore le partenaire de reproduction. Il arrive que pour chacun de ces contextes le rang de chaque individu ne soit pas le même... Cette liste n’est pas exhaustive mais montre qu’il existe de multiples situations pour lesquelles, si aucun ordre d’accès n’était établi, chaque membre du groupe rentrerait en compétition avec les autres en permanence. Imaginez l’énergie dépensée à chaque occasion pour accéder à une ressource...

La où les choses se compliquent vraiment, c’est que plusieurs facteurs viennent bousculer l’ordre en place. Une population de chevaux est rarement fermée. Dans une population de chevaux libres, des individus quittent ou rejoignent le groupe. Les nouveaux arrivants doivent ainsi trouver leur place dans la hiérarchie. Il y a donc une influence de l’ordre d’arrivée dans le groupe sur le rang de chaque individu. Cette influence s’estompe ensuite avec le temps, et la hiérarchie de chevaux qui vivent ensemble depuis plusieurs années n’y est plus soumise. L’age est aussi un facteur déterminant, surtout pour les jeunes chevaux. En effet, dans le tout jeune age, les poulains n’ont pas d’alternative : ils sont subordonnés à tous les autres membres du groupe. Cela semble une bonne chose pour assurer leur protection face au danger... Tant qu’il est dans son groupe de naissance, jusqu’à deux ou trois ans à l’état naturel, il va simplement instaurer une hiérarchie avec les autres poulains du groupe. Puis, lorsqu’il rejoindra un nouveau groupe, il devra alors trouver sa place dans la hiérarchie existante.

Ainsi vivent les chevaux : établir qui domine qui afin d’éviter des combats qui seraient source de gaspillage d’énergie et risque de blessures. Ne pas instaurer ce système, basé sur l’intimidation, pourrait conduire à de violents combats à chaque fois qu’il faudrait accéder à une ressource. Cette hiérarchie n’est ni innée, ni immuable. Le cheval, au cours de sa vie, devra régulièrement se repositionner dans le groupe, soit parce qu’il devient adulte, soit parce qu’il y a un changement dans son environnement social. Il en va de l’équilibre naturel des chevaux que d’établir leur rang, par intimidation pour éviter la violence. Nous qui le côtoyons, pensons-y plus souvent...
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