Aimer les chevaux, naturellement

Mieux connaitre les besoins fondamentaux des chevaux pour mieux les aimer... Monter à cheval par amour des chevaux... Pratiquer une équitation naturelle, instinctive, respectueuse des chevaux...
Respectez le cheval libre des grands espaces, l'herbivore de troupeau, qui sommeille toujours en lui-même après des décennies de domestication. Apprenez simplement à répondre à ses besoins les plus vitaux. Fusionnez avec le corps et l'esprit des chevaux.naturellement.

•l'humain devient un guide pour son cheval : protecteur, doux, patient, attentionné, en essayant de se mettre à la place du cheval. En fait, c'est apprendre... à vivre au rythme du cheval et... à penser comme un cheval !
•et tout aussi naturellement, le cheval devient : obéissant, respectueux, confiant… et heureux d'être avec son cavalier !
Rappelez-vous que le mode de vie moderne des chevaux en box est souvent très pauvre tant socialement que sur le plan nutritionnel, comparé à leur vie naturelle ! Rendez-vous compte que pour le cheval vivant en box, vous êtes parfois son seul contact social et qu'il n'a pas l'occasion de choisir son menu !

Pour bien comprendre les besoins fondamentaux des chevaux, il faut surtout se rappeler trois choses
•A l'état naturel, dans les grands espaces (Etats unis, Mongolie...) nos amis les équins sont encore des herbivores de troupeau, libres de tout asservissement. Qu'ils pèsent 200 kg pour les poneys, ou jusqu'à 700kg pour les grands chevaux, leurs besoins éthologiques et physiologiques sont semblables !
•Herbivores : ils passent la moitié de la journée à choisir et mastiquer des herbes, mais aussi des branches, des bourgeons, des orties, des fleurs... qui vont leurs apporter toutes les protéines, les vitamines et les minéraux et oligo-éléments dont ils ont besoin.
•Animaux grégaires de troupeau : ils ont grand besoin d'espace, de contacts sociaux, d'affection, et sont génétiquement programmés pour fuir les carnivores, dont nous sommes.
Leur corps n'est pas fait pour porter un homme, ni tirer un attelage. Nous devons donc apprendre à soulager leur dos de notre poids et épargner leur bouche de nos actions de rênes par la pratique d'une équitation plus respectueuse de leur physiologie, une équitation plus... physiologique.

Un des piliers caractérisant l'équidé : il est herbivore
Un cheval est naturellement fait pour manger de l'herbe. En général les chevaux en box ne reçoivent pas assez de foin, souvent pour des raisons pratique de stockage et autres. Au passage, j'insiste ici sur l'importance : de la qualité, de la quantité (au moins un demi ballot par jour=5kg) du foin distribué... et sur la disposition en permanence de bons blocs vitaminés (vit et oligo... pas seulement du sel !). Si vous voulez faire plaisir à votre cheval, choisissez lui plutôt des biscuits équilibrés (pavo) ou du foin conditionné (préalpin),des fruits et légumes frais et des fruits secs(noisettes, noix...) plutôt que des sucres.
Dans les grandes étendues naturelles, ce sont donc des herbes de plusieurs sortes (ray-grass, fétuques, paturain, plantain, camomille, chicorée, millepertuis) et aussi des graines, des végétaux vraiment très différents, pour trouver les nutriments nécessaires au fonctionnement harmonieux de leur organisme.
Ce grand choix de plantes dans les espaces naturels ou les réserves leur permet de se nourrir selon leur instinct... et leurs besoins. Ils font ainsi des cures naturelles fonction des plantes et fruits de saisons (un peu comme nous quand on a envie du chocolat pour son magnésium, des huitres pour leur iode, du poisson pour ses oméga3, des fruits ou légumes frais pour leurs vitamines et leurs minéraux facilement assimilables...) !

Par contre, le mode d'alimentation moderne qu'on lui impose ne lui permet que très peu de suivre cet instinct alimentaire ! Cela le conduit parfois à des carences qui se traduisent comme nous par un mauvais système immunitaire, des sabots cassants, un pelage terne, la sensibilité au stress... jusqu'aux tics, au léchage des murs, au mordillement des arbres du pré ou des planches du box...
Vous trouverez de quoi complémenter avantageusement son quotidien selon les saisons chez différents fournisseurs de produits naturels.Bien sûr on ne nourrit pas un petit poney de 150kg comme un poulain de 3 ans en pleine croissance qui ferra 1,80m au garrot ! Il faut savoir que le volume de l'estomac d'un cheval fait environ 10 à15 litres et qu'il permet de manger un ballot de foin sec par jour et boire plusieurs seaux d'eau ! Attention aux rations de céréales, elles doivent être plus précisément calculées, sous peine de risques de coliques et autres problèmes de santé.

Tout aussi important pour maintenir le cheval en bonne santé physique et morale, le respect de son instinct social
La vie en troupeau : en groupes sociaux, vie en communauté pour l'alimentation, les jeux, le grooming (grattage mutuel)... Je voudrais insister ici sur la «pauvreté sociale» du mode de vie moderne des chevaux ; très peu ont l'occasion de jouer en liberté ; ne serait ce que quelques heures par semaine avec leur voisin de paddock ! Quand ils sont en troupeau, pendant les périodes de repos, il y a toujours au moins un membre du groupe qui veille sur la sécurité des autres. Le troupeau est encadré par l'étalon, mais aussi par des juments dominantes qui guident et protègent le groupe des prédateurs. Dans le cadre de l'éthologie d'ailleurs, nous devrons nous substituer à ces guides protecteurs du troupeau, le cheval et vous ferez un petit troupeau à vous 2 ! Dans sa vie domestiquée, les prédateurs n'existent plus en tant que tels, mais sont devenus principalement l'homme... qui le poursuit dans le pré pour l'attraper et le séparer de ses copains... Tout le monde sait souvent que les chevaux sont d'un naturel peureux et craintif parce que le cheval est par instinct une proie pour les carnivores qui rôdent autour du troupeau..., carnivores que… nous... sommes ! En fait, ils le savent d'instinct ! Donc naturellement, le cheval craint l'homme, surtout si on montre les dents !
Grâce à une grande acuité visuelle et auditive, les chevaux peuvent percevoir un regard tendre ou un visage fermé, un geste agressif ou un bruissement de feuille… Tous les chevaux démarrent ensembles, au moindre écart d'un congénère. Cela leur permet de fuir les dangers à temps. Dès qu'il y a un signe d'agressivité d'un prédateur. Ils fuient vite et loin... Parfois sans nous ! De ces réflexes instinctifs de fuite naturels, il reste que si les chevaux sont trop isolés, ils peuvent avoir des comportements dangereux extrêmes, uniquement pour un oiseaux ou un sachet qui s'envole... un bruit de moteur, ou une porte qui claque... parce qu'il n'ont pas eu l'occasion de se défouler librement pour libérer leurs tensions... On dit qu'ils jouent à se faire peur... mais souvent c'est aussi à nous qu'ils font peur !

Enfin le troisième point, l'équitation vue par les chevaux !
Le cheval naturellement libre est débourré et contraint de s'adapter à notre sport favori. Du point de vue du cheval, à l'image des grands Carnivores sauvages, nous bondissons sur son dos et nous l'agressons en lui battant les côtes avec nos pattes... Allez lui faire comprendre que c'est pour nous... amuser... !

De grâce, s'il-vous-plait, ne vous lancez pas dans le débourrage d'un cheval vous-même sans l'assistance d'un vrai professionnel éthologue... vous risquez vraiment des accidents... Ce n'est pas parce qu'on monte à cheval depuis des années qu'on est capable de débourrer un cheval... Cela n'a rien à voir ! Malheureusement on voit vraiment trop souvent des accidents : des gens blessés, des chevaux traumatisés qui n'ont pas compris ce qu'on leur voulait... tout ça est très difficile à rattraper.

Le débourrage, ce n'est pas qu’habituer le cheval à porter un homme sur son dos !
C'est surtout le préparer à effectuer son travail en toutes circonstances, avec sang-froid, bonne volonté et précision. Aussi, on ne débourre pas un futur cheval de randonnée comme on dresse un cheval pour les courses ou l'obstacle ! Par le débourrage, le cheval devra apprendre à s'équilibrer avec l'équivalent de 10 à 20°/° de son poids sur le dos (cavalier70kg +selle10kg=80kg sur un cheval de 600kg) !

Pour communiquer à notre fidèle destrier la direction et la vitesse, nous disposons de la voix et du corps
Quand je dis le corps, cela ne s'arrête pas aux mains et aux pieds... Tout le monde sait que les mains peuvent servir de freins et les pieds d'accélérateur. Mais dans l'Équitation physiologique, le tronc est aussi très important ! Il est en fait comme le fléau d'une balance ! Voilà un exemple pratique : si un enfant sur vos épaules pivote ou se penche, vous vous sentez emporté dans son mouvement... parce qu'il déplace les centres de gravité ! Ainsi maintenant, vous savez qu'en inclinant utilement votre corps sur le dos du cheval, vous pourrez aussi emporter son centre de gravité dans vos mouvements. C'est beaucoup plus confortable pour le cheval que de se faire tirailler les lèvres ou piquer les côtes ! Voilà l’un des intérêts de l'équitation physiologique ! C'est très facile à faire. En quelques séances de transition, le cheval apprend très vite... qu'il a tout à gagner ! Vous pouvez vous entrainer par jeux de rôles avec des amis, ou des enfants sur vos épaules ou mieux à quatre pattes... c'est amusant et instructif !
Soyons modestes, nous n'avons rien inventé